2.16.2009

Sounded hopeful but it's making me cry

Si je devais définir le style de livres que j'aime, ce serait ceux qui racontent un bout de vie d'un homme dans la trentaine, un peu paumé; pour diverses raisons, mais le plus souvent, à cause de la gente féminine. "J'étais derrière toi" arrive en tête de la liste pour ce genre de bouquin. Nicolas Fargues se plaint, certes, mais tout est plus ou moins cohérent; ça ressemble à du Begbeider, mais ça n'en est pas. Extraits.

Page 13: "C'est vrai, je ne m'en suis pas vraiment rendu compte parce que je vivais la chose, parce que le mot, c'était à moi qu'il était adressé."
Page 14: "J'avais nuit et jour une boule à l'estomac, tu sais, la boule que t'as là et qui te lâche plus, le mal-être mental directement transformé en douleur physique objective, tu vois ce que je veux dire? Le genre de truc contre lequel on te prescrit des anti-dépresseurs, du Prozac, des trucs comme ça."
Page 15: "Je pensais que tous ces médocs, tous ces psys et tous ces discours, c'était pour les faibles. [...] Je ne comprenais pas qu'on puisse être malheureux sans réagir"
" Bon, moi, à aucun moment je n'ai vraiment pensé à me faire prescrire du Prozac parce que j'ai, au fond, un ego surdimensionné qui me fait toujours me maintenir la tête hors de l'eau"
Page 17: "J'ai même fini par ne plus avoir aucun scrupule, aucune honte à répondre à la question: "Ca va?", par : "Non, ça va pas, ça va pas du tout, j'ai besoin de parler, là, t'as un moment?"
Page 18: "Eux-mêmes t'ont longtemps considéré au-dessus de la mêlée, attendant avec une impatience perverse le jour où, à ton tour, tu finiras bien par te casser aussi la gueule, comme tout le monde."
Page 20: "Ca en devient presque vexant, même, tant d'anonymat dans la souffrance."
Page 39: "C'était le simple fait de regarder les arbres italiens, les champs italiens, les routes italiennes et les usines italiennes en bas et de me dire: "Je vais atterrir en Italie et y passer deux jours et demi. Ca va me changer les idées parce que me changer de mes repères habituels."
Page 104: "Mais c'est impossible d'y goûter consciemment, au bonheur. [...] Parce que tu as remarqué que le bonheur, c'est toujours un souvenir, jamais le moment présent, hein?"
Je mets pas tout. Mais putain, qu'est-ce que j'ai aimé ce bouquin. Et j'ajouterai juste qu' "il m'attire, comme une loi fondamentale de physique".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire